Publié le 12 février 2014–Mis à jour le 10 octobre 2022
Les questions relatives à l’innovation pédagogique sont des questions vives, qui enflamment les uns mais laissent les autres plutôt sceptiques sinon dubitatifs. L’innovation en matière de pédagogie fait l’objet d’injonctions institutionnelles réitérées, parfois incomprises, souvent associées à des effets de mode, et très inégalement suivies d’effet. À l’ère déjà engagée du numérique, où la masse de savoir disponible est devenue incommensurable à l’échelle humaine, mais où les questionnements ont augmenté en proportion, la question la plus sensible réside sans doute dans l’inégalité d’accès au savoir – et corrélativement, dans l’inégalité d’accès au questionnement – que notre société tolère.
Ange Ansour et Anne-Marie Chartier proposent de mettre en évidence certains principes qui président à leur réflexion sur l’innovation en lien avec les TICE. Pour toutes les deux, la question clef est de clarifier ce que ces outils font gagner mais aussi perdre, ce qu’ils permettent de faire mieux, de faire autrement, de faire d’autre et aussi ce qu’ils peuvent dégrader, interdire ou stériliser dans ce qu’on veut préserver et faire durer.
Philippe Carré, qui prend pour objet de son intervention les modèles de la Formation Professionnelle Continue (FPC), met en cause la pertinence des modèles dominants actuels (stage, e-learning, formation en situation de travail), et suggère la mise en place, à partir d’un renversement de perspective, de modèles alternatifs, dont il donne quelques exemples choisis dans des domaines variés.
Daniel Peraya pointe la difficulté qu’il y a à évaluer la nature des changements induits, supposés ou suggérés par les nouvelles technologies dans le domaine de la pratique pédagogique, et propose un cadre d’analyse destiné à mieux appréhender les effets des dispositifs « technopédagogiques ».
Marcel Lebrun revient sur les oppositions savoir vs compétence, enseigner vs apprendre ou encore décontextualisation vs contextualisation, qu’il juge peu porteuses pour penser les changements induits dans le monde scolaire et universitaire. Il questionne les nouveaux rôles de l’enseignant et de l’apprenant, dans un lieu – la classe – qui voit ses frontières spatiotemporelles perturbées. La thématique de la classe inversée et celle de l’hybridation sont abordées.
Laurent Cosnefroy met en évidence le rôle de l’autorégulation dans le développement de l’autonomie des apprenants, qu’il s’agisse d’élèves ou d’étudiants. Il identifie certaines caractéristiques des dispositifs pédagogiques susceptibles de soutenir l’autonomie des apprenants, à partir de deux comparaisons : l’une concerne le rapport formation en présence/formation à distance, l’autre le rapport travail individuel/travail en groupe.
Catherine Delarue Breton & Georges Ferone, ESPE de l'académie de Créteil - "Synthèse de la journée"