Séminaire "Les dispositifs innovants de l'école inclusive (part.2)
Approche partenariale, optique de prévention
Publié le 27 février 2013–Mis à jour le 10 octobre 2022
Alexandre Ployé, enseignant spécialisé dans l’option D, responsable des formations pour l’ASH à l’IUFM de l’UPEC, doctorant en sciences de l’éducation, CIRCEFT (équipe « Approches cliniques de l’éducation et de la formation ») - « Collaborer à des dispositifs d'inclusion d'élèves handicapés au collège: analyse clinique des modalités pédagogiques mises en oeuvre et des éprouvés psychiques des acteurs»
Cette contribution est le produit d’une recherche exploratoire qui vise à interroger les conditions de réalisation de l’inclusion scolaire des élèves handicapés au collège. La recherche prend appui sur l’analyse d’entretiens cliniques auprès d’une enseignante spécialisée coordonnant l’Unité localisée d’inclusion scolaire de son collège d’exercice et de deux de ses collègues (non spécialisées) exerçant essentiellement en milieu ordinaire. L’analyse veut ouvrir quelques pistes d’intelligibilité des conditions dans lesquelles se crée, ou non, une culture partagée autour de l’enjeu de l’inclusion réelle d’élèves en situation de handicap cognitif dans les classes ordinaires. Ce travail s’inscrit dans une démarche clinique d’orientation psychanalytique. À ce titre, il interroge les dimensions manifeste et latente des discours des enseignants, en questionnant la manière dont s’élabore psychiquement et se conduit l’inclusion de ces élèves. Il vise également à interroger comment les enseignants, selon la place institutionnelle qu’ils occupent et leur histoire singulière, conçoivent les besoins d’apprentissage des élèves en situation de handicap.
Christine Chausson, enseignante spécialisé dans l’option C, directrice pédagogique de l’ITEP15 et du CRFI16 de Brolles, Bois-le-Roi (77) - « Fondements et limites des structures de scolarisation spécifique, dans un contexte d'école inclusive: le cas de l'ITEP». Cette communication consiste en la théorisation d’une expérience de directrice d’unité d’enseignement au sein d’un ITEP (Institut thérapeutique, éducatif et pédagogique). Christine Chausson s’emploie à cerner les possibilités d’une logique inclusive, s’agissant d’élèves ayant fait l’objet d’une re-scolarisation en milieu spécialisé. Il s’agit d’identifier des dispositifs et attitudes susceptibles de prévenir une future exclusion sociale et professionnelle, et de pointer certaines évolutions structurelles et données environnementales qui peuvent rendre difficile le développement des capacités cognitives et posturales du sujet-apprenant.
Hervé Benoit, responsable de formations et formateur à l’INS HEA, agrégé de l’université, rédacteur en chef de La nouvelle revue de l’adaptation et de la scolarisation (NRAS) - « Distorsion et détournement des dispositifs inclusifs : un obstacle à l’accessibilité pédagogique ». L’objet de cette communication est de montrer en quoi la dynamique institutionnelle de l’accessibilité du système éducatif, fondée sur un corpus de textes prescriptifs et explicatifs (loi, décrets et circulaires) qui se donnent explicitement pour but de bâtir « l’école pour tous », pourrait se trouver engagée dans certaines formes d’impasses du pensé et de l’agi pédagogiques. D’un côté, les contrats implicites qui caractérisent les situations d’enseignement-apprentissage, de l’autre, l’hétérogénéité et l’ambiguïté des textes régissant les dispositifs inclusifs, marqués par des ruptures de cohérence discursive, se combinent et s’articulent dans un discours apocryphe, sous-jacent à l’élaboration par les acteurs (enseignants et personnels d’encadrement) des éléments d’épistémologie pratique. Ce discours professionnel de type subliminal et hybride, dont la figure du déni est l’un des générateurs, est susceptible de renforcer les pratiques « intégratives », de faire obstacle à leur transformation et d’entraver la mise en place de formes pédagogiques innovantes en détournant les dispositifs inclusifs de leur finalité. Il admet en effet en son sein la coexistence d’éléments ou d’objets contradictoires, tout en s’abstenant de prendre en charge ces contradictions, de sorte que tout se passe comme si elles n’existaient pas.
Valérie Barry, formatrice pour l’ASH, maître de conférences en sciences de l’éducation, IUFM de l’UPEC, CIRCEFT (équipe REV).
Emmanuelle Maître de Pembrocke, IUFM de l’UPEC, maître de conférences en sciences du langage, CIRCEFT (équipe REV) - « Place de l’altérité et risque de découragement dans la relation intersubjective entre un enseignant et un élève à besoins spécifiques ». Cette communication est basée sur une analyse croisée d’entretiens cliniques réalisés auprès d’enseignantes exerçant ou ayant exercé leur activité professionnelle auprès d’élèves présentant des troubles du comportement. Les auteurs interrogent en particulier les postures éthiques et les conflits de valeurs qui peuvent naître de la relation pédagogique avec un élève qui présente une altérité pouvant être vécue par le professeur comme étant « radicale ». Il s’agit notamment d’élucider, au travers de parcours et de vécus singuliers, des indicateurs du risque de découragement professionnel et des formes de « recontenancement » d’une personne ou d’une équipe, face à un tel risque.