L’autorité éducative, fondée sur l’asymétrie incontestée entre enseignant et enseigné, exclut la force et appelle le consentement de l’élève. Pourtant, au fil des siècles, des châtiments corporels et des pressions psychologiques, éducation et domination semblent indissociables, la violence s’imposant pour le bien de l’élève.
Les collections destinées à la formation des maîtres et maîtresses des Ecoles Normales de Melun et du Bourget permettent d’éclairer l’évolution des figures de l’autorité et la place de la discipline à l’école.
Les méthodes d’enseignement individuel, simultané ou mutuel ont-elles inspiré soumission ou libre obéissance ? Quelles conceptions de l’enfance sous-tendent chaque type d’autorité : être imparfait à redresser, enfant vulnérable à protéger, élève malléable à façonner ? Comment la discipline, visant à moraliser ou normaliser la jeunesse, quadrille les corps, l’espace et le temps ?
Loin de la figure exemplaire du « bon maître » à aimer et craindre comme un père, comment passer d’un rapport de force ou d’emprise à une relation d’autorisation, afin qu’émerge un élève sujet, auteur de lui-même ?