La première séance du séminaire "Sciences et techniques en interférences 2015" aura lieu à l'ENS Cachan le 29 janvier prochain autour du thème "Valeur(s) et éthique dans les programmes".
PrésentationCe séminaire regroupe les équipes de recherche : INTERFÉRENCE de l’UPEC et EVEREST de l’UMR STEF/ ENS Cachan/Ifé ENS Lyon.
Il est une étape préliminaire à la réflexion qui sera menée lors du colloque : La vie et le vivant : De nouveaux défis à relever dans l’éducation.
Une première analyse, par mots clé, des programmes en France et au Québec montre que les mots valeurs et éthique sont très peu présents dans les programmes (dell’Angelo, Simard, Coquidé et de Montgolfier, 2014).
Les programmes français de sciences de la vie et de la Terre (SVT) proposent quelques pistes sur la définition d’une éthique reliée à des thèmes d’étude (reproduction, santé, génétique) et à des capacités, très générales et laissées à l’appréciation des enseignants. Ainsi dans l’introduction pour le collège, l’éthique correspond à : « qu’est-il juste, ou non, de faire ? Et selon quels critères raisonnés et partageables ? Quelle attitude responsable convient-il d’avoir face au monde vivant, à l’environnement, à la santé de soi et de chacun ? ». Dans la présentation du programme de la classe de troisième, l’éthique s’inscrit dans une attitude à faire acquérir « la conscience des implications éthiques de certains progrès scientifiques », au côté de « la responsabilité face à l’environnement, au monde vivant et à la santé ». A tous les niveaux du lycée, il est précisé « Être conscient de l'existence d'implications éthiques de la science.» parmi les « Capacités et attitudes développées tout au long du programme »,
La question de l’éthique est étroitement reliée à celle de valeurs. Kolsto (2005) relie ainsi connaissances et valeurs en matière de décision : suivant leurs propres valeurs, des personnes peuvent avoir des jugements différents avec les mêmes informations. En appliquant cette différenciation Kacem et Simonneaux (2007) montrent que les futurs enseignants de biologie et de philosophie ont des positionnements différents et fondent leurs positions sur la religion, sur les valeurs morales et non sur les aspects scientifiques, économiques et politiques à des degrés divers suivant les questions posées. Différentes études pointent aussi l’existence d’une culture socioprofessionnelle et disciplinaire des enseignants, que ce soit sur des sujets comme l’importance accordée par les professeurs à développer l'esprit critique, à former les élèves à l’argumentation (Albe et Simonneaux, 2002) ou à la citoyenneté, ou sur d’autre aspects de l’enseignement scientifique en lien avec la démarche d’investigation ( Monod-Ansaldi & Prieur, 2011).
Placée aussi dans le prolongement du colloque Enseignement des sciences et questions d’éthique dans l’enseignement secondaire » organisé par la Commission nationale française pour l’UNESCO (CNFU), cette après-midi vise à interroger les programmes et les pratiques des enseignements de différentes disciplines scolaires : mathématiques, physique/ chimie, instruction civique, philosophie et SVT.
DéroulementPour éclairer nos échanges différents intervenants sont prévus :
Alain Bernard pour les mathématiques, Guilhem Labinal pour l’histoire, la géographie et l’instruction civique.
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