La Masterisation

Publié le 10 juillet 2012 Mis à jour le 18 décembre 2017

Mise en pratique à partir de la rentrée 2010-2011, la réforme de la Masterisation a profondément bouleversé le fonctionnement de la formation des enseignants.

> L'avant Masterisation
> Les objectifs de la réforme
> De la Licence au Master
> La mise en place de la réforme
> L’après Masterisation
> Les conséquences de la réforme
> Nouvelle loi d'orientation et de programme "Refondation de l'école de la République"

> Des IUFM aux ESPE

L’avant Masterisation

Avant la réforme, les concours de l’enseignement du 1er degré étaient accessibles avec un niveau Bac+3.
Après le passage du concours, le fonctionnaire-stagiaire disposait alors des mêmes droits que tous les fonctionnaires de l’Education Nationale. Cette 1ère année d'exercice se composait d'une journée par semaine en responsabilité dans une école primaire (1/3 du temps devant la classe et 2/3 du temps en formation à l’IUFM).

Cette année de formation comprenait également de 2 à 4 semaines de stage de pratique accompagnée, en présence d’un maitre-formateur et d’un conseiller pédagogique.
Pour évaluer cette formation :  des visites pendant les stages, un mémoire professionnel validé par un oral et des travaux de validation dans certaines matières.

Après validation de cette seconde année, le fonctionnaire-stagiaire entamait l’enseignement à plein temps (avec malgré tout 2 visites et un stage à l’IUFM).

De la Licence au Master
En juillet 2007, le Président de la République Nicolas Sarkozy exprime sa volonté de poursuivre les changements entrepris par la loi d’orientation du 23 avril 2005.
Il souhaite une réforme visant à donner des outils supplémentaires aux enseignants et une formation de 5 ans. La visée première de cette loi est de permettre un début de carrière plus simple pour les enseignants. Xavier Darcos, ministre de l’Education Nationale de l’époque, lance la réforme de la Masterisation, en collaboration avec le ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche.

Les objectifs de la réforme
Elever le niveau de qualification des enseignements, y compris dans le 1er degré.
Intégrer la formation des enseignants au dispositif LMD mis en place dans les universités.
Permettre une orientation des étudiants qui ne seraient pas recrutés lors des concours de l’enseignement en leur offrant un diplôme universitaire de niveau Bac+5.
Préparer les étudiants au métier d’enseignant avant le passage du concours (enseignements disciplinaires, stages, apports didactiques et pédagogiques…)
Initier les étudiants à la recherche

La mise en place de la réforme
Le 2 juillet 2010, la réforme est adoptée en Conseil des Ministres. Elle sera mise en pratique à partir de la rentrée de l’année scolaire 2010-2011 et donc à partir de la session 2010 des concours de recrutement. La mise en place rapide de cette réforme se fera en transition sur l'année 2009-2010.

L’après Masterisation
Depuis la réforme, il est obligatoire de posséder un Master pour devenir enseignant et fonctionnaire de l’Education Nationale. L’étudiant s’inscrit donc à l’IUFM avec un niveau Licence, pour 2 ans de formation ayant pour but de le préparer au concours et de lui apporter les éléments didactiques et pédagogiques indispensables au métier d’enseignant.

L’étudiant se prépare au concours de recrutement (CRPE) pendant la 1ère année du Master et passe les épreuves écrites du concours en début de 2ème année de Master. L’épreuve orale intervient à la fin de la 2ème année. L’année de M2 est consacrée principalement à l’aspect professionnel de la formation. Une fois le concours réussi, et pour être nommé puis titularisé par la suite, l’étudiant devra obligatoirement valider son Master pendant l’année de validité de son concours.

Durant la 1ère année d’exercice, le fonctionnaire-stagiaire cumule un temps complet devant une classe et 1/3 temps de formation et de tutorat assuré par son académie.

Dans le cadre de cette Masterisation, le rôle de l’IUFM n’a pas été simple à définir. Pour la préparation du métier de Professeur des écoles, il semblait évident de confier cette mission à l’IUFM. En revanche, pour la préparation des masters disciplinaires (préparant les futurs professeurs du 2nd degré général), ce sont les universités qui la prennent en charge. L’IUFM intervient néanmoins sur l’aspect professionnel de la formation, et gère toujours la formation des professeurs du 2nd degré technologique et professionnel.

Les conséquences de la réforme

En plus de modifier le mode de recrutement des enseignants, la réforme a bouleversé les modalités de formation des futurs professeurs :
Les lauréats au concours sont immédiatement affectés dans une école avec une obligation de service à temps complet. Ils sont amenés à gérer seuls leur classe, se basant sur l’expérience acquise lors des quelques semaines de stages inclues dans sa formation.
Les universités ont été amenées à développer des formations spécialisées préparant aux concours de recrutement (CAPES, CAPEPS, CRCPE…), en plus de leurs formations disciplinaires classiques.
Pour être enseignant, le passage par l’IUFM n’est plus obligatoire. Il suffit de posséder un master et de réussir un concours de recrutement. En revanche, les enseignements proposés par l’IUFM sont un apport non négligeable pour avoir de meilleures chances de réussite au concours et connaitre une bonne insertion professionnelle.
La réforme a nécessité le développement de la formation continue pour permettre aux enseignants déjà en poste ou aux enseignants contractuels d’obtenir le même statut que les enseignants nommés après la réforme.

Nouvelle loi d'orientation et de programme "Refondation de l'école de la République"
Cette réforme prend son origine dans la loi d'orientation du 23 avril 2005 pour l’avenir de l’école.
La première étape a été l'intégration des IUFM dans une des universités de leur académie (2007).
La seconde, une modification des règles statutaires de recrutement des enseignants : obligation d'être titulaire d'un master pour être recruté en tant que fonctionnaire stagiaire et modification du calendrier des concours de recrutement (2009).

 Des IUFM aux ESPE
Suite à l'alternance politique du premier semestre 2012, et à la volonté de mettre en chantier la nouvelle loi d'orientation et de programme "Refondation de l'école de la République", une concertation s'est déroulée en 2012. Elle a donné lieu à la La loi d'orientation et de programmation pour la refondation de l'école de la République du 8 juillet 2013 qui a profondément modifie la formation des enseignants à partir de la rentrée 2013 :
suppression des IUFM et création des Écoles Supérieures du Professorat et de l'Éducation (ESPE)
création des Masters Métiers de l'Enseignement, de l'Éducation et de la Formation (MEEF)
mise en place d'un nouveau format de concours de recrutement des enseignants.

> En savoir plus sur la réforme de la formation des enseignants de 2013